Ces quatre jeunes ont fondé l’Association des Paralysés de France en créant des cahiers de correspondance, les Cordées.
Quatre jeunes, André Trannoy, Clothilde Lamborot, Jacques Dubuisson, Jeanne Henry se retrouvent chaque année à Lausanne (Suisse), dans une clinique pour personnes atteintes de poliomyélite. Ils savent tout le réconfort que procure l’amitié, une façon d’échapper – provisoirement – à l’isolement auquel ils sont condamnés le reste du temps à raison du handicap justement. Leur désir de maintenir ces liens chaleureux – cette fraternité disent-ils – sans qu’elle soit limitée aux périodes de présence en Suisse, prend la forme de correspondances régulières. Dès 1932 leur pratique épistolaire collective se met en place. Ils écrivent sur un cahier d’écolier, envoyé par la poste à un autre interlocuteur qui lui-même s’y exprime, puis à son tour le fait parvenir à la personne suivante, et ainsi de suite. « On peut alors avoir le sentiment de rompre une terrible solitude, individuelle et sociale » que André Tranoy définira avec gravité comme étant « le désert ». Ils construisent ainsi les prémices de cette chaîne d’amitié qu’on n’appelle pas encore Les Cordées : le terme apparaitra dans le langage APF bien après, en 1947 seulement. Dès septembre 1932, le « cahier circulant » va connaitre une audience importante. Les « quatre mousquetaires » y découvrent peu à peu les conditions de vie, difficiles à imaginer aujourd’hui, le handicap est d’abord synonyme de solitude, avec souvent l’impossibilité d’étudier, de travailler, de se déplacer, de fonder un foyer, bref de vivre. (Réf. Moteur ! 70 ans de combats)
Ces quatre jeunes ont fondé l’Association des Paralysés de France en créant des Cahiers de Correspondance qui furent d’abord un lien entre eux puis avec les nombreux paralysés qui se joignirent à eux par la suite, venus des quatre coins de France pour partager, au sein de "Groupes".