Nos cordistes ont du talent - Page 11

  • Poème de Dominiqe Véran

    OSER ÊTRE FEMME

     

    Je suis une femme
    Comme toutes les autres femmes.
    Ma seule différence...?
    Je me déplace en fauteuil roulant.
    Mes larmes ont le même goût salé que les vôtres.

    Mes rires sonnent aussi forts que les vôtres.
    Mes rêves sont les mêmes,
    J'ai des désirs plein la tête, plein le corps.

    Etre aimée pour mon regard, mon humour,
    Mon calme, ma force, ou mes formes ...
    Etre belle dans vos yeux
    Pour l'être enfin dans les miens.

    Accepter d'être regardée, me sentir belle,
    Et même désirable.
    En un mot être Femme.

    Ne plus vous inspirer ni pitié, ni peur,
    Ni méfiance...
    Tels sont mes plus grands voeux.

    Pouvoir m'abandonner
    Sans retenue dans vos bras,
    Sans risquer de devenir un poids.
    Pouvoir me laisser aller à mes fantasmes,
    Sans crainte de me sentir jugée.

    Pouvoir exprimer ma féminité
    Mes désirs, sans la moindre honte.
    Etre encore et toujours une femme malgré,

    Et avec mes différences.
    Dîtes moi que tout cela est encore possible

    Que vous aurez suffisamment de force
    Pour assumer les regards...

     

    Je connais une phrase :
    "On ne vois bien qu'avec le coeur,
    L'essentiel est invisible pour les yeux..."

    Dominique Véran

  • Mots de cordiste

    Quand les mots font le lien
    Entre aujourd'hui et demain
    Pour raconter son quotidien
    Pour plaisanter, pour partager
    Pour s'aider entre handicapés
    Quand on abolit les différences
    Quand on ne garde que tolérance
    Pour mieux vivre ses journée
    On se trouve sur une cordée.

    Valérie Schoombaert - cordée Mélusine

  • Poème de Florian Charbonnier

    Ces photos mirmoires

     

     

     

    Un album ouvert,
    Le papier a un peu jauni.
    Elle se regarde à l'envers,
    Ça paraît plus joli.

    Les photos d'anniversaire,
    La famille encore réunie,
    Datées dans un coin à l'arrière,
    Mais le temps, il s'enfuit.

    Elle se regarde dans ces photos mirmoires,
    Qu'elle range toujours au fond de ce tiroir .
    Elle me dit "qu'elle est belle mon histoire,
    Même si c'est vous que je dois croire"

    Qu'est-ce qu'elle a grandi,
    La petite fille d'hier,
    Elle a parait-il vieilli,
    C'était la petite dernière.

    Les amis sont partis,
    Les enfants ont fait leur vie.
    Elle parle souvent de son frère,
    Qui dit-elle a rejoint son père ...

    Elle se regarde dans ces photos mirmoires,
    Qu'elle range toujours au fond de ce tiroir,
    Elle me dit "qu'elle est belle mon histoire,
    Même si c'est vous que je dois croire"

    Elle a les yeux dans le vide...
    Au coin comme une ride.
    Les souvenirs au passé
    S'en sont peu à peu allés.

    Elle ne se souvient plus très bien
    De cet homme qui pose dans ce cadre noir.
    Elle sourit mais ce n'est rien,
    Car dit-elle "j'ai bonne mémoire" .

    Elle se regarde dans ces photos mirmoires,
    Qu'elle range toujours au fond de ce tiroir,
    Elle me dit "qu'elle est belle mon histoire,
    Même si c'est vous que je dois croire"

     

     

    Florian Charbonnier - cordée Mélusine

  • Histoire d'une rencontre

    Depuis que je connais l'APF, depuis cette fameuse colo avec des ados handicapés à Couzeix, ma vie a littéralement changé.

    - Je ne veux plus être professeur des écoles : je veux être professeur des écoles spécialisée.

    - Je n'avais jamais fait de bénévolat : je suis cette année bénévole dans deux associations.

    - Je ne connaissais pas du tout le monde du handicap qui me faisait un peu peur (il faut bien l'avouer) : je suis maintenant tellement familière du handicap que je ne le vois plus.

    - Je découvre régulièrement les ressources possibles des associations qui se décarcassent pour le bien-être de tous.

    - Je me rends également compte de tous les obstacles qui rendent la route bien difficile pour les personnes en situation de handicap et leur entourage, et j'essaye de les réduire à mon échelle.

    - Et accessoirement je me suis fait beaucoup d'amis qui comptent énormément pour moi.

    Voilà, en gros, ce que l'APF a eu comme répercussions. Et j'aimerai tellement que d'autres personnes fassent partie de cette aventure. Malheureusement je me rends compte qu'on ne peut pas forcer les gens à s'investir. Il faut que cela vienne d'eux-mêmes. Mais ils ne savent pas ce qu'ils ratent !!

    Jeannie

  • Conte de Mélusine

    Ce texte a été écrit par les cordistes de Mélusine.

    Il était une fois un petit garçon perdu dans la forêt. Le soir tombait, parsemant le bois de flaques d'ombres. Pascal sursauta en entendant ululer une chouette. Il leva les yeux et vit deux points jaunes et phosphorescents qui semblaient le fixer. Il frissonna, et tout son petit corps d'enfantelet se mit à trembler de frayeur ! Il se demanda dans un sursaut d'angoisse si ces deux gros yeux tous jaunes n'étaient pas ceux du serpent arc-en-ciel réfugié sur les branches d'un vieux chêne ? Vainement, il appela de toutes ses forces la fée Mélusine, surnommée Jacky ! Il cria si fort qu'il fit s'envoler à tire d'ailes tous les oiseaux de la profonde et sombre forêt. Alors la fée Mélusine Jacky apparut hirsute à peine remise de la grippe.

    Elle avait évité la grippe h1N1, alors déambuler dans cette forêt austère ne la réjouissait pas mais bon...

    Les cris affolés de Pascal l'avaient émue, et elle voulait venir à son secours. Mais ses enchantements seraient-ils assez forts pour lutter contre ceux de Fangorn ? Elle se sentait tellement affaiblie par sa grippe !

    Mais elle se secoua : "Je dois y aller ! Après tout je suis la fée ! Et au diable cette foutue grippe... Si je me faisais exaucer un vœu. ???. Mais... Est-ce raisonnable qu'une fée fasse un voeu pour son propre compte ? Je n'ai jamais eu vent d'une chose pareille. Seulement, Pascal pleure. Il faut bien que j'y aille !!!

    Où se trouve Pascal ? Dois-je me laisser guider par la dame blanche ou par mon instinct de fée des bois... La lune éclaire mes pas... J'entends au loin....

    Oui, qu'entends-je ? se dit la fée enchanteresse. Les sanglots de Pascal se transformèrent en des bruits de chutes d'eaux au cœur de la forêt bruissante dans les vents venus des montagnes au-dessus d'elle. Pascal est surement un grand sorcier aux allures de Lucifer. Et ce petit garçon égaré a pris les formes d'un être particulièrement maléfique ! Il faut que je le retrouve absolument, se dit la pauvre fée, le cœur battant la chamade. Et elle se mit à parcourir les bois touffus en long, en large et en travers ...

    Mais elle se trompait : Non, Pascal n’était pas un sorcier, simplement un gamin intelligent, mais qui n’aimait par particulièrement être perdu la nuit dans un bois !

    Pascal vient vers elle..  il a trouvé dans les bois la potion anti-grippe H1N1 et soigne la fée Jacky. Radieuse, en pleine forme, la voici vêtue des plus beaux habits ornés de plumes paons, coiffée des éclats du givre étincelant.

     Alors tous deux poursuivirent leur chemin à la rencontre d'autres lutins écrivains… Ils croisèrent d’abord Valérie, coiffée d’une couronne de valériane, évidemment,  puis Christine Marie-Agnès et Brigédouce qui dansaient autour d’un fauteuil devenu inutile. Tous continuèrent, à la recherche de Monique et Jean-Franz, qui restaient introuvables. Mais la joyeuse troupe croisa Murielle, Roselyne et Bernadette, entraînés par Pascal, qui cherchaient aussi.

    Alors s’éleva une musique entraînante : se pourrait-il que Monique et Jean-Franz jouent des airs de chez eux ? La joyeuse troupe se mit à danser, à chanter, et chacun était si heureux que la lune, là-haut, oublia de s’éteindre…

    C’est depuis ce jour que l’on peut parfois voir en plein jour le pâle disque de la lune dans le ciel déjà clair. Si vous allez dans les bois, vous trouverez Pascal dansant avec les Mélunisiens et Mélusiniennes, dans la douceur du matin…